SAMEDI 4 MARS 2023 DE 14H30 À 18H
SAMEDI DU PASSAGE
PARTICIPATION LIBRE SANS RÉSERVATION DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES
Le poète André Breton, il y a un siècle, nous invitait à lâcher la proie pour l’ombre. Pourquoi passe-t-on de l’ombre de l’intime à la lumière du public ? Est-ce la recherche d’une confirmation, d’une assurance, d’une explicitation de ce qui a déjà été vécu en privé ? Mais il faut peut-être inverser la perspective : l’expérience commune, dite, partagée, n’est-ce pas ce qui permet d’éprouver ensuite des émotions privées, de les repérer, de les dire : le public serait alors ce qui procure des mots, ce qui permet de sentir et de dire le confus, l’inconnu, l’indicible du privé. Qu’en est-il donc du jeu entre intime et le public ? L’intime est-il source cachée du public, ou l’intime n’existe-t-il que dans l’ombre de la lumière publique ?
Deux approches nous permettront de méditer ce jeu entre ombre et lumière, entre privé et public : l’écriture romanesque d’abord avec Philippe Forest. Au sens de la littérature, l’ombre peut s’avérer préférable à la lumière. Elle constitue l’illusion nécessaire, la fiction salutaire sous la forme de laquelle la réalité, la vérité se présentent et elle nous donne accès à une autre dimension de notre vie. Fiction romanesque et vérité autobiographique contribuent au théâtre d’ombres sur la scène duquel se représentent la comédie et le drame de nos existences. Philippe Forest est auteur d’une dizaine de romans. Il a reçu le Prix Femina du Premier Roman pour L’Enfant éternel, le prix Décembre pour Sarinagara, plusieurs récompenses décernées notamment par l’Académie Française et le jury Goncourt pour sa biographie d’Aragon et, pour l’ensemble de son œuvre, le Prix de la langue française ainsi que, tout récemment, le prix De Sanctis, décerné en Italie aux personnalités les plus éminentes de la culture européenne, le jury l’a salué pour « l’extraordinaire élégance de sa prose » ; il est aussi professeur de littérature à l’université de Nantes.
Une autre approche, en contrepoint : la prière et la relation à Dieu. Comment se joue le rapport entre prière personnelle, intérieure ou exprimée, et prière d’une communauté, d’une église ou d’une religion instituée, qui instaurent une expression, une liturgie, un style commun. Une table ronde permettra le dialogue avec Mahmoud Doua imam de la mosquée de Cenon (Gironde) et enseignant vacataire » Laïcité et fait religieux » (à l’ISFEC ,institut de formation des enseignants des établissements catholiques). Il est également auteur de Dieu en islam et de Frères amis, Un dialogue franc et sincère pour que juifs et musulmans se « re-découvrent » ; et avec Paul-Antoine Drouin, auteur de Remèdes à la fatigue de croire, curé de Guérande et ancien vicaire général du Mans, il travaille notamment sur l’Eucharistie.
Les Samedis du Passage sont des tables rondes qui proposent de réfléchir et d’échanger en profondeur sur le thème de l’année : ombres et lumières.
